Un peu d’histoire...
Le nom de Ribécourt apparaît pour la première fois en 1155. Celui-ci proviendrait de l’association de : « ribes » pour groseilles, et « curtis » pour courtil.
Ribécourt et Dreslincourt furent toutes deux soumises à l’occupation romaine. Ribécourt appartenait à l’abbaye Saint-Eloi de Noyon et Dreslincourt formait une paroisse importante divisée en plusieurs seigneuries. Ribécourt eut des seigneurs particuliers jusqu’au XVème siècle. A la Révolution, ces juridictions seigneuriales furent abolies, Ribécourt devint le chef-lieu d’un canton dans l’arrondissement de Compiègne.
Un passé industriel important…
Ribécourt était et reste une commune importante par ses industries. Depuis 1850, les nombreuses tentatives d’entrepreneurs locaux ont dynamisé la commune. La traversée de grandes voies de communication a développé le commerce local, l’artisanat et les divers échanges ; implantation de sucreries à partir de la betterave à sucre, des briqueteries-tuileries à partir de la glaise, d’usines de produits chimiques à partir de la craie et du calcaire extraits des carrières. Le village de Dreslincourt est en perte démographique depuis le milieu du XIXème. Malgré ses commerces, sa population vit traditionnellement du travail de la terre (cultures céréalières) et de l’élevage ovin. L’exploitation des carrières de la Montagne d’Attiche, surexploitées entre 1820 et 1890, est supplantée par la culture du champignon de Paris. A l’aube du XXème siècle, le seul élément novateur est la construction d’un hospice (œuvre du Baron Mennechet).
La guerre 1914-1918, un traumatisme lourd….
Dès 1914, sur la route de Paris, Ribécourt essuie durant la guerre de positions, de nombreux bombardements. Elle sera évacuée au printemps 1915. De l’autre côté du front, Dreslincourt, côté allemand est entièrement rasée par l’artillerie française et une partie de sa population déplacée ou déportée. Ribécourt, ruinée, se relèvera rapidement par sa fonction politique de chef-lieu, sa situation géographique et sa tradition industrielle. La renaissance de Dreslincourt, traumatisée, sera plus longue. Village détruit, familles décimées, patrimoine dissous, Dreslincourt ne bénéficiera pas de l’essor lié à la reconstruction comme Ribécourt, mais sa proximité limitera néanmoins l’exode rural.
Les deux communes se sont associées en 1972 et un maire-adjoint a été nommé à Dreslincourt. Depuis le 1er janvier 2009, les deux communes ont officiellement fusionné.
Patrimoine Grande Guerre :
La Grotte des 5 Piliers :
Le lieu-dit tient son nom des vestiges d’une ancienne carrière de pierre, dans la Montagne d’Attiche. Le plafond s’y effondra au milieu du XIXème siècle. Avant la guerre, elles étaient utilisées comme champignonnières.
Les carrières furent occupées par les Allemands du 20 septembre 1914 à la libération (mars 1917). Impressionnés, les Allemands dédièrent ce monument à Bismarck et y réalisèrent de colossales sculptures. Une vie de quartier s’y organisa (cuisines, cordonnier, tailleur, écuries) dans un confort de campagne amélioré (électricité, téléphone).
Aujourd’hui, les 5 Piliers représente 8ha de terrain boisé et un circuit souterrain de 2 km. C’est un site privé, loué aux amateurs propriétaires de 4X4, quads… aux associations diverses ou aux particuliers. Il est ouvert le week-end et en semaine pour les groupes sur rendez-vous.
Le Mémorial d'Attiche :
Commémoré déjà en 1915, par les soldats du 86ème R.I. en mémoire de leurs camarades défenseurs du plateau et de sa ferme, il sera le témoin des batailles de la Grande Guerre. Il préfigurera ceux élevés après-guerre.
Le monument aux morts de Ribécourt :
En hommage aux 26 enfants de la commune morts au combat, on érige un « Monument en granit gris de Bretagne taillé finement, […] surmonté de la statue « le Poilu dans la tranchée » […].
Croix de guerre et couronne en bronze, dédicacée sur partie polie et les noms des victimes militaires en lettres gravées et dorées sur deux panneaux de marbre blanc. ».
D’abord édifié près de l’hôtel de ville le 24 août 1924, il sera déplacé en 1930, près de l’Eglise.
Le monument aux morts de Dreslincourt :
Le Conseil Municipal, par délibération du 24 septembre 1922, a décidé l’érection d’un monument à la mémoire des habitants de la commune morts pour la France et l’ouverture d’une souscription pour réunir les fonds nécessaires à cette œuvre.
Le 30 octobre 1927, le Conseil approuve les plans et devis s’élevant à 7553 Francs et décide de traiter de gré à gré avec M. CAMUS Clotaire, entrepreneur à Ribécourt.
La Commune procède à la réception des travaux le 29 février 1928. Le monument est placé devant l’école.
Patrimoine religieux
Eglise Saint Rémi de Ribécourt
L’église d’origine datait de 1600. Humide et délabrée, elle est remplacée au XIXème siècle dans un style néo-gothique. Consacrée en 1887, elle est très endommagée pendant la Grande Guerre.
Elle sera reconstruite à l’identique en 1930. C’est Monseigneur Le Senne qui la consacra et qui procéda également au baptême des trois nouvelles cloches.
Eglise Saint Eloi de Dreslincourt
Le bâtiment d’origine datait du XVIIème siècle et possédait un clocher d’architecture romane avant d’être rasé, ainsi que tout le village, par l’artillerie française lors de la Première Guerre Mondiale.
En 1922, la municipalité demande le déclassement des ruines comme vestiges de guerre et leur démolition car elles sont jugées dangereuses. Les Allemands avaient construit un abri bétonné pour mitrailleuses sous les ruines de l’église, ce qui lui valut d’être complètement rasée par l’artillerie française. La nouvelle église n’est donc pas reconstruite sur le plan de la précédente, le sol en était trop bouleversé, mais certains de ses vestiges sont réutilisés.
L’église nouvelle et ses cloches ont été bénies par Mgr le Senne, Evêque de Beauvais en 1926.